2 L’humanité et les écosystèmes : les services écosystémiques et leur gestion

Rappels :

Un écosystème est constitué d’un milieu de vie appelée « biotope » et d’un ensemble d’êtres vivants appelés « biocénose », sans oublier l’ensemble des relations qu’ils entretiennent.

Ce qu’il faut retenir :

L’Homme est un élément parmi d’autres de tous les écosystèmes que son espèce a colonisés. Qu’il habite en forêt de montagne, en plaine ou en bordure de lac, l’Homme entretient des relations avec d’autres espèces, qu’elles soient animales ou végétales, mais également avec le biotope, que ce soit avec le sol ou tout simplement un des réservoirs biochimiques.

 L’Homme tire donc un grand bénéfice de fonctions assurées gratuitement par les écosystèmes : ce sont les services écosystémiques. On en distingue trois grandes catégories :

-  les services d’approvisionnement 

- les services de régulation  

- les services de culture 

Carte mentale des services écosystémiques :

©RS.2019













































































 

Notre alimentation et surtout notre santé, notre façon de vivre de manière générale, dépendent des écosystèmes. Nous en faisons partie et ne pouvons nous en passer. Cependant l’espèce humaine affecte le fonctionnement de la plupart des écosystèmes en exploitant notamment des ressources comme le bois, mettant ainsi le sol à nu et le soumettant à l’érosion. 

Érosion accélérée des sols à Madagascar :

Fichier: Madagascar erosion.jpg

Source : Madagascar erosion.jpg par Frank Vassen de Bruxelles, Belgique, via Wikimédia Commons,  CC-BY-2.0,, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Madagascar_erosion.jpg



 

L’exploitation d’une ressource a donc pour conséquence la modification du biotope mais aussi celle de la biocénose. L’exemple de la forêt de Bornéo est sans équivoque. Sur cette île, il se rase l’équivalent de six terrains de football par minute pour planter des palmiers à huile. Orang-outans, éléphants et des milliers d’autres espèces de mammifères, de reptiles, d’insectes, d’araignées,… n’ont plus de milieu de vie et disparaissent.

Culture du palmier à huile sur l’île de Bornéo :

Fichier: OilPalm DSC 9183.JPG

Source : OilPalm DSC 9183.JPG par TR Shankar Raman via Wikimédia Commons,  CC-BY-SA-4.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:OilPalm_DSC_9183.JPG

La surexploitation du milieu peut conduire à la propre disparition de l’Homme : c’est l’une des hypothèses expliquant la disparition du peuple autochtone de l’île de Pâques suite à un déboisement total. 

Ainsi beaucoup d’écosystèmes mondiaux sont impactés par les activités humaines. Mais l’impact humain ne s’observe pas qu’à l’échelle de l’écosystème. Il faut tenir compte de l’impact global des différentes exploitations avec notamment, dans le cas de la déforestation, la diminution du nombre de puits à carbone de la planète ayant pour conséquence une augmentation du taux de dioxyde de carbone atmosphérique à l’origine d’une augmentation de l’effet de serre. 

On observe également une perte mondiale de la biodiversité mais également des conséquences néfastes pour nos propres activités : pollution des eaux, développement des maladies, mais aussi et surtout diminution de la productivité agricole. En effet, sans pollinisateurs, cette dernière est grandement diminuée : la recherche d’une production optimale de biomasse conduit les Hommes à utiliser des pesticides responsables du déclin des abeilles. En France le taux de mortalité de celles-ci est de 23,4 % au lieu de 10 % en temps normal, chute dont la conséquence première est la baisse de la pollinisation dans les cultures vivrières.  Ainsi, Il s’agit alors d’un paradoxe : produire plus conduit progressivement à produire moins.  

Étals de supermarché avec et sans abeilles :


http://ecologie.blog.lemonde.fr/files/2013/06/DA271991-765x1024.jpg



























 

Etals de supermarché avec et sans abeilles, Photo par PRNewsFoto/Whole Foods Market via Le Monde.fr http://ecologie.blog.lemonde.fr/2013/06/17/a-quoi-ressembleraient-nos-supermarches-sans-les-abeilles/

La connaissance scientifique des écosystèmes (l’écologie) peut permettre une gestion rationnelle des ressources exploitables, assurant à la fois l’activité économique et un maintien des services écosystémiques. L’exemple des corridors écologiques est parlant : ce sont un ou des milieux reliant fonctionnellement entre eux différents habitats vitaux pour une espèce, une population ou une métapopulation. Ces structures écopaysagères permettent de connecter plusieurs sous-populations et ainsi de maintenir la biodiversité. 


Fichier: Corridor écologique.jpg





























 

Source : Corridor écologique.jpg par JulienMEO via Wikimédia Commons, CC-BY-SA-3.0,2.5,2.0,1.0.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Corridor_%C3%A9cologique.jpg




 

Ces corridors doivent être maintenus mais pour l’être il faut avoir connaissance de leur fonctionnement. Ainsi l’ingénierie écologique est l’ensemble des techniques qui visent à manipuler, modifier, exploiter ou réparer les écosystèmes afin d’en tirer durablement le maximum de bénéfices. Cette connaissance déborde aujourd’hui sur les agrosystèmes avec le développement de l’agroécologie. 




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En prenant conscience que nous dépendons des écosystèmes (et de leurs versions modifiées les agrosystèmes), en agissant pour leur préservation, nous assurerons un développement durable, c’est-à-dire un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.



 

Les services écosystémiques et leur gestion - SVT - ENJEUX 1ère spé #2 - Mathrix

Date de dernière mise à jour : 08/06/2021